De Sarajevo à Beyrouth
J’attendais d’être a Beyrouth, où je passe actuellement une dizaine de jours, avant d’écrire sur Sarajevo. Je me suis dit que cela serait plus intéressant de partager mes impressions depuis ici. C’est une ville passionnante et changeante. J’y étais déjà venu il y a huit ans, et si j’en retrouve l’atmosphère et les odeurs, je suis ébahi par les transformations qu’elle a subies.
On m’avait demandé d’écrire sur Sarajevo, et bien je me permets de présenter un parallèle entre ces deux villes, étonnamment si proche, à deux bouts de l’ex-empire ottoman.
Tout d’abord, la géographie. Le centre ville de chacune est certes plat, mais des que l’on s’en éloigne les contreforts des montagnes qui les entourent t’entraînent dans des petites rues escarpées, à la logique douteuse. Il semble incroyable pour celui qui connaît Paris, Berlin, Londres que des capitales puissent naître ainsi a flanc de falaises.Mais bien sur, là où la similitude est la plus flagrante c’est dans leur diversité culturelle et religieuse qui reflète celle de leurs pays respectifs. Ce sont les deux villes que je connais où des multitudes d’églises côtoient des multitudes de mosquées, où le chant des muezzins résonne au-dessus d’un centre ville à l’occidental… Bien sur, Sarajevo est plus européenne qu’orientale et Beyrouth plus arabe qu’occidentale. Mais les panneaux de signalisation (quand il y en a) y sont en arabe ET en français…
Enfin, il y a les cicatrices de la guerre. Quand le fragile équilibre qu’elles étaient arrivées à construire est piétiné par l’égoïsme des puissances qui les entourent. A Beyrouth les traces sont omniprésentes, après plus de quinze ans il reste tant d’endroits criblés de balles et d’obus. Depuis mon bureau d’où je vous écris, je vois la mer, et entre les deux l’immense Holiday Inn, carcasse déchiquetée d’où les snipers contrôlaient le centre. Sa forme rappelle irrésistiblement l’hôtel sombre, glauque et vide qui domine encore la Sniper Alley a Sarajevo…
Quel avenir pour ces pays qui se cherchent encore et se résument si bien dans leurs capitales ? Quel futur pour ces jeunes gens si sympathiques, si accueillants et si énergiques, dont l’avenir est entre les mains de politiciens corrompus ?
2 commentaires sur 'De Sarajevo à Beyrouth'
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il faut que tu ailles a Istambul, si ce n est pas deja fait.
Effectivement c’est une ville qui fait le lien. Mais je trouve qu’on y sent moins l’influence occidentale.