MBaudier

Finalement j’en ai eu assez de traîner ma bosse dans la chaleur et je suis parti me rafraîchir à Berlin.

Je me repose bien, manger bien et passe du temps avec mes amis. Avec Olivier et Julia nous faisons pas mal d’automates cellulaires…

Quelques videos ici:

http://www.youtube.com/mbaudier

Je vous ecrit depuis Nicosie, la capitale divisee de l’ile de Chypre.

Je suis arrive a Larnaca a l’est du pays hier en provenance de Tel Aviv. Mon sejour en Israel a ete passionant et j’ai ete tres bien accueilli par Einat et Ariel, des amis de Julia avec qui j’ai eu des discussions tres interessantes.

Vous pouvez lire un recit detaille de mon experience en Israel ici: . J’ecris avec quelques jours de decalage, donc il y a d’autres articles en preparation.

Je quitte Chypre apres-demain pour Athenes. Je pense passer quelques jours dans le nord de la Grece avant de me poser en Albanie.

Tout va bien donc!

Tout va bien, la passage Damas-Tel Aviv a ete sportif comme prevu, mais je suis bien arrive.

Plus de details bientot.

J’ai donc quitte le Liban et je suis a l’heure actuelle a Damas, sur ma longue route vers la France.

J’ai commence un blog, en anglais, sur Cafe Babel: http://backtoeurope.cafebabel.com/en/

C’est lui qui aura la primeure de mes reflexions et de mes comnmentaires tout au long de ce voyage, mais un certain nombre de personnes m’ont demande d’aussi ecrire en francais.

Donc, sur ce blog je posterai des articles plus ”en temps reel” et plus personnels, pour que mes proches puiss suivre le voyage de pres.

A bientot donc…

Le weekend du 16/17 septembre a été riche en découvertes et en émotions. Comme souvent, j’ai pris beaucoup de photos et vous trouverez une sélection à cette adresse (je suis loin de mettre toutes mes photos sur cette page!):

http://www.flickr.com/photos/mbaudier/sets/72157594294719275

Le samedi, je suis parti me ballader avec Kathleen dans la magnifique région du Chouf, au sud-est de Beyrouth. C’est là où on trouve le plus de Druzes, une des communautés les plus étonnantes et mystérieuses du Liban, ainsi qu’une des plus importantes réserves de cèdres, l’arbre symbole du Liban. Nous avons donc étrenné ma nouvelle voiture sur les petites routes de montagnes et jusque sur les chemins “off-road” où seuls des 4×4 peuvent s’aventurer…

Sur le chemin, j’ai encore pu constater l’étendue des destructions subies par les infrastructures du Liban, avec notamment la vue très impressionante d’un des plus grands ponts du Moyen Orient, détruit durant l’offensive israélienne.

De retour à Beyrouth nous sommes allés avec tous nos amis à une grosse soirée techno dans un lieu qui m’a rappelé des clubs de Berlin un peu alternatifs. Bonne soirée, courte nuit, car le lendemain je me suis levé tôt pour remplir mon premier vrai contrat de photographe!

Je suis allé prendre en photo le nettoyage de plages souillées par la marée noire pour le compte de Greenpeace qui voulait illustrer ses activités. Là encore, la beauté des paysages et la sympathie qu’inspirent les villageois libanais en train de lutter contre le désastre, contraste avec ces masses de pétrole déprimangtes qui se sont échappées des réservoires d’une usine voisine. Le pays n’a pas fini de payer ce mois de folie et de violence.

Dimanche dernier, Laure et moi sommes partis sur une des plages propres du nord du pays. Sur le chemin nous ne pouvons que constater les dégats occasionnés lorsque les israéliens ont coupé cet axe dans la seconde partie de la guerre.

Arrivés à la plage, l’ambiance est tout autre. Musique, boissons fraîches, bonne bouffe et des gens qui font de la planche à voile dans un cadre de rêve.

La guerre est finie. Ou du moins ont fait comme si, et c’est bien agréable.

Série de photos: http://www.flickr.com/photos/mbaudier/sets/72157594279971090

Un scène magnifique cette après-midi. C’est déjà la fin de la journée et le soleil a commencé à baisser quand nous entendons un bruit de réacteur. Les baies vitrées proches de mon équipe donnent sur la partie ouest de la ville, depuis le 15ème étage. Nous nous levons et nous voyons un avion de ligne qui passe au dessus de la ville, en direction de l’aéroport, mais avec un itinéraire inhabituel. Deux minutes après, nouveaux rugissements et un avion passe venant d’une autre direction mais vers la même destination. Je regarde l’heure: 18h07. Israël a annoncé que le blocus serait levé à 18h. Ce sont les avions de la Middle East Airlines, la compagnie nationale, qui avaient été évacués vers Chypre au premier jour de la guerre. C’est ce que tout le monde se dit, en arabe ou en français quand on s’adresse à moi. Un troisième avion arrive, avec encore un itinéraire improbable, puis un quatrième.

Vol majestueux, pacifique. Le ciel est superbe, la lumière est riche et douce. Les avions disparaissent derrière les immeubles. La guerre est finie.

Weekend tranquille passé en grande partie à continuer de prendre en main mon appareil photo, et les nouvelles possibilités qu’offre le numérique. J’en ai profité pour prendre quelques photos de mon appartement ainsi que des vues depuis ma terrasse et mon balcon. Je me suis dit que cela pourrait intéresser mes proches de voir où je vis.

Elles sont accessibles ici: http://www.flickr.com/photos/mbaudier/sets/72157594267759101

Une photos que j’ai prise le weekend dernier sur la corniche et que j’aime beaucoup. Elle et la fois simple et compliquée, très libanaise par beaucoup d’aspects. Ces jeunes gens sont “fashion”, les hommes séduisants et les jeunes femmes voilées avec goût… On ne peut s’empêcher d’imaginer un jeu de séduction, mais plutôt par le biais d’une cour, retenue et respectueuse.

Sinon la semaine s’est bien passée, enfin une vraie semaine de boulot efficace et intense. Caro et Laure ont emménagé dans une nouvelle maison car elles vont bientôt être rejointes par une amie. La maison est magnifique. Très grande et très propre, avec beaucoup de dégagement tout en restant dans les charmantes petites ruelles de Geitaoui…

[Suite du récit de mon retour au Liban, lire d’abord Retour au Liban (I) ci-dessous. Les photos qui s’y rapportent sont à http://www.flickr.com/photos/mbaudier/sets/72157594243391748]

Dès le lendemain (jeudi), je rejoins mes collègues à Berytech sur les hauteurs de Beyrouth où mon entreprise s’est réfugiée par mesure de sécurité (cf. les précédents articles). Inutile de dire leur surprise, car seules quelques personnes étaient au courant de mon retour (qui pouvait être annulé à tout moment). Je reprends rapidement le travail avec pas mal de choses à gérer. Le soir même je retrouve mes amies Caro et Laure qui m’avaient si gentiment accueillies chez elles pendant les bombardements. Retrouvailles, anecdotes et un bon dîner au restaurant. Elles n’ont pas eu la chance de faire un vrai break comme moi et elles ont passé toute la guerre au Liban, elles sont donc encore complètement “dedans” et nos discussions sont à la fois riches et difficiles, car j’apporte un autre regard sur les événements.

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Je suis de retour à Beyrouth depuis plus d’une dizaine de jours. J’ai préféré ne pas le signaler trop tôt vu l’instabilité de la situation et afin de pouvoir prendre des décisions en toute sérénité. On y voit désormais un peu plus clair et la trêve semble tenir, même si il n’y a pas vraiment lieu d’être optimiste pour l’avenir. Je reviendrai sur mon analyse de la situation dans de prochains articles, dans celui-ci je ne raconterai que les détails de mon retour. [photos accessibles ici]

J’avais pris quelques jours de vacances dans les Balkans (en Bosnie-Herzégovine et Croatie, quelques photos ici), quand les négociations autour d’un cessez-le-feu ont enfin abouti à la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Les semaines depuis mon retour en France avaient été difficiles à vivre moralement. Après quelques jours de repos dans mon cher Berlin, j’avais recommencé à travailler avec mes collègues restés à Beyrouth, mais à distance cette fois. C’était vraiement déprimant de les savoir là-bas et de ne pas pouvoir travailler convenablement, ni intégrer les nouveaux qui avaient rejoint mon équipe. De plus des problèmes techniques indépendant de la guerre mais que l’éloignement n’aidait pas à résoudre, nous compliquaient encore plus la tâche, de façon exaspérante.

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Durant les bombardements sur le Liban, un juif français très proche d’Israël a réagi aux mails que Caro envoie régulièrement à ses amis en envoyant un mail à toute sa mailing-list (dont moi). Il s’avérait qu’il lui reprochait son parti-pris contre Israël (ce que je trouve très exagéré). A ce moment-là j’étais encore à Beyrouth, au bureau sur les hauteurs de la ville d’où je pouvais littéralement voir les bombes tomber sur la banlieue sud. J’ai pris le parti de lui répondre, ce qui a été l’occasion d’exprimer le fond de ma pensée sur la question difficile de la légitimité de la guerre du point de vue israélien et par extension juif.

J’ai décidé de publier cet échange maintenant que les armes se sont tues et que nous avons plus de sérénité afin d’alimenter le débat même si il est délicat.

Inutile de cliquer sur “la suite” si vous n’êtes pas prêt à faire preuve d’ouverture d’esprit…

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Tout d’abord je vous écris depuis le bureau de mon entreprise à Paris! Je suis donc désormais en sécurité dans un pays qui la chance de vivre en paix. Je suis arrivé hier soir tard, évacué par les autorités françaises, après deux jours d’une odyssée mémorable. Désolé pour l’interruption des communications qui a soucié certains d’entre vous, mais je n’avais véritablement aucun moyen d’écrire.

Tout a commencé mardi soir quand nous avons reçu des messages de l’ambassade nous invitant à évacuer le lendemain. Nous (c’est à dire Kathleen, Vincent et son frère Benjamin, Laure ayant décidé de rester aider Caroline) sommes arrivé dans les environs du lycée français autoutr de 9h. Nous avons ensuite fait la queue pendant des heures, passant par différentes étapes administratives avant d’être finalement emmenés vers 13h en bus au port de Beyrouth où nous avons embarqué à bord du Mistral, le deuxième plus grand bâtiment de la marine nationale.

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Sale journée. J’ai été réveillé à 6h du matin par les mouches. Elles sont devenues mes pires ennemies. Les bombes ne me réveillent plus, mais les mouches si. Elles sont apparues en nombre depuis quelques jours sans que nous ne comprenions pourquoi. L’appart est pourtant impeccable. Peut-être que ce sont les voisins… En tous cas, au petit matin dès que j’ai eu le minimum syndical de sommeil, elles me maintiennent éveillé en venant me voleter dans les oreilles.

Sale journée, car le plus dur dans notre situation d’attente (qui est loin d’être la plus tragique), c’est l’espoir. Et l’espoir c’est cette petite déclaration de Condoleeza Rice en partance pour le Moyen Orient et à laquelle tant de vies sont suspendues:

“[…] En route pour le Proche-Orient, Mme Rice avait tenu des propos qui tranchaient sur le discours officiel américain depuis le début de la crise.
‘Nous pensons qu’un cessez-le-feu est urgent‘, avait-elle déclaré à la presse à bord de son avion. […]” (source AFP) (la suite…)

Des collègues libanais de Paris organise une manifestation apolitique pour demander un cessez-le-feu immédiat au Liban.

Elle a lieu le mardi 25 juillet à 19h30 au Mur de La Paix au bout du Champs de Mars dans le 7ème arrondissement de Paris.

Pour plus d’informations: http://pourquelelibanvive.blogspot.com

Cela ne sera pas pour aujourd’hui. Quelques amis avec des enfants ou dans l’attente d’un ont réussi à être intégrés dans le bateau partant aujourd’hui, mais pas nous. Je suis allé aujourd’hui à l’ambassade afin d’avoir des informations plus précises. Nous nous sommes réenregistrés (les deux amies avec qui je loge, plus un ami et son frère) mais les gens de l’ambassade nous ont clairement dit qu’il ne fallait pas espérer partir avant le courant de la semaine prochaine.
En effet, en tant que résidents nous passons après les touristes. C’est la règle dans ce genre de cas car, en théorie, le touriste de passage dans un pays et beaucoup plus déraciné que celui qui y vit déjà. Evidemment dans le cas du Liban c’est un peu paradoxal, vu que l’immense majorité des touristes sont en réalité des binationaux venus rendre visite à leur famille et donc a priori moins isolés que nous.
A l’ambassade, les gens ont quasiment pleuré quand je les ai remerciés et félicités pour leur travail. Ils m’ont dit que j’étais un des premiers si ce n’est le premier, et qu’ils se faisaient insulter toute la journée…

L’attente va donc continuer, encore plus dure pour mes amies que pour moi qui ait la chance de travailler et le sentiment d’être utile ici. Elles vont certainement continuer le super boulot qu’elles font avec nos amis Feras et Rayas : rassembler des vêtements et des jouets auprès pour les réfugiés auprès de la population et les distribuer à ces malheureux.

(la suite…)

Journee d’ennui. Je me suis leve tot. J’ai fait de la lessive, je me suis rase et j’ai continue a travailler ma calligraphie arabe. Dehors il ne se passe rien. Peut-etre une ou deux bombes sur la banlieue sud, mais on n’est meme plus sur, avec le bruit des motos et les voisins du dessus qui bougent tout le temps les meubles…

Il semble de plus en plus probable que Israel va re-envahir le sud du pays. Ils comencent deja a essayer de faire fuir la population en la terrorisant par la violence des bombardements et des tracts leur enjoignant de fuir. Leur but est de creer une bande de securite d’une quarantaine de kilometres de large, vide de tous ses habitants. Beaucoup craignent que la vague de refugies (de l’ordre d’un quart de la population) ne finisse de detruire le pays, qui est deja a genoux.

Du cote de l’evacuation, on nous as dit que cela serait dimanche ou mercredi. Nous craignons de plus en plus que cela ne soit que dans le courant de la semaine prochaine.

Et nous attendons. Dans l’ennui et un debut d’indifference. Nous attendons de voir si le volcan explosera avant ou apres notre depart.

Alors, je me ballade un peu autour du bâtiment et je vais admirer la vue. Il fait beau même si la visibilité est réduite par l’humidité comme toujours à Beyrouth en été.

Le ronronnement sourd des avions à réaction rythme les raids israéliens. Alors de pause en pause j’observe comment progresse leur travail à eux. Une épaisse fumée blanche recouvre Darié, la banlieue sud chiite, bastion du Hezbollah. Au fur et à mesure que la journée avance et que les bombes s’abattent, elle sétend et monte dans le ciel.

En arrière plan, sur la mer, les bateaux militaires occidentaux se multiplient et s’affairent autour du port.

J’ai encore passé une excellente nuit. Je suis actuellement en pleine forme, plus rien à voir avec le début de la semaine où je titubais de fatigue après avoir dormi trois heures par nuit en moyenne pendant plusieurs jours. Plus qu’à la pression cette fatigue était dûe à l’ambiance camping dans l’appartement qui s’éternisait. Depuis quelques jours je dors seul dans le salon, à même le sol avec une couverture pliée comme matelas. Même si mes amies ne me croient pas, je vous assure que c’est très confortable (j’aime dormir sur du dur)!

Nous avons donc fait une vraie journée de travail hier. Même si cela semble parfois un peu irréel c’est quand même agréable de retrouver un rythme et une activité.

(la suite…)

Je suis désormais au centre technologique Berytech de l’Université Saint Joseph, sur des hauteurs surplombant Beyrouth. Mes collègues ont accompli un travail incroyable et organisé tout un bureau en état de fonctionnement.

Nous sommes tous dans une salle avec des ordinateurs partout et nous bénéficions d’une connection décente à Internet. Bien sûr c’est un peu spartiate et nous devons partager les téléphones qui, comme le mien, dispose d’un accès international, mais nous pouvons travailler.

Comme je l’expliquais précédemment, le but est que les gens se déplacent le moins possible et nous avons donc désormais trois pôles de travail, le principal étant Berytech, qui permettent au gens de minimiser les déplacements. L’entreprise a aussi loué tout un hôtel pour permettre au gens d’habiter juste à côté du centre.

Nous avons également repris la formation des nouveaux employés.

Dès que je serai de retour à Paris, il va me falloir travailler dur pour aider mes collègues restés ici… Ce bureau survivra!

Depuis la salle où nous sommes nous avons une vue magnifique sur tout Beyrouth. On peut voir la banlieue sud qui fume doucement et l’aéroport tout au fond, grand corps étendu, devenu inutile. Et puis derrière, la mer, avec pour moi la promesse de retrouver la liberté.