Petits mais costauds (Pays Baltes)
Je suis donc parti samedi 4 fevrier au matin, tres tres tot. Apres une attente interminable a Roissy, mon avion part en retard pour Copenhague par ou je dois transiter. Nous atterrissons finalement quelques minutes avant le depart de mon avion pour Vilnius. Je dois donc courir comme un fou dans tout l’aeroport de Copenhague avant de finalement pourvoir monter dans un petit avion a helice qui survole la mer Baltique jusqu’a la Lituanie.
Arrive a l’aeroport de Vilnius, mon amie Rimante est venue gentiment me chercher. Seul petit probleme: mon gros sac a dos a ete perdu pendant le transit a Copenhague… Sachant qu’il contient tous mes vetements chauds (plus deux trois bricoles), qu’il fait -15 et qu’il me reste donc encore trois semaines a tenir avec un calecon et un T-shirt. Bon, les gars de l’aeroport n’ont pas l’air plus inquiets que ca: “Bah, il va arriver par l’avion de l’apres-midi.” Je me dis que j’aurai tout le temps de paniquer plus tard et je pars donc me ballader dans le centre ville avec Rimante (un peu soucieux quand meme).
Heureusement, le soir j’ai pu effectivement recuperer mon sac sain et sauf.
Apres une petit sieste en fin d’apres-midi, je suis entraine par Rimante et Giedre (mon autre amie Lituanienne) pour decouvrir la vie nocturne de Vilnius le samedi soir! Nous allons tout d’abord dans un petit bar tres “Berlinois” avec des vieux fauteuils et une deco un peu dejantee. Les gens sont tres sympas et je rencontre plusieurs personnes, notamment Gasparas, un ami de Giedre avec qui je sympathise tres vite. Il nous invite a passer et chez lui et nous nous retrouvons rapidement a enchainer les tequilas avant de… partir en boite. Sachant que j’ai fait une nuit blanche la veille, je commence un peu a trainer la patte, mais bon, on s’amuse bien quand meme et je me reveille le lendemain sur le canape de Gasparas.
Bref, un debut de voyage sur les chapeaux de roues. Nous passons le dimanche a nous reposer en dormant et en regardant des films chez Rimante et Giedre. Le lundi matin j’accompagne Rimante a l’universite (assez moderne bien que dans des batiments sovietiques et avec des ordinateurs partout), puis dans l’apres-midi nous partons en train pour Klapeida sur la cote. Klapeida est la troisieme ville et principal port de Lituanie. Nous mettons 5h pour parcourir les 350km qui nous en separent. Le soir nous sommes accueillis chez la soeur ainee de Rimante, qui habite la-bas. C’est l’occasion de parler un peu russe car elle ne parle pas anglais du tout.
Le lendemain, nous nous levons tot et nous partons nous ballader sur le Curonian Spit (je ne sais pas comment on dit en francais), une incroyable langue de sable qui part de Kaliningrad et longe la cote sur plus de 100km jusqu’a Klapeida. Nous nous promenons sur les plages du cote de la mer, dans un paysage hallucinant, fait d’un melange de sable et de neige, avec la mer elle-meme inaccessible car nous en sommes separe par une cinquantaine de metres d’un zone d’eau a moitie gelee et tres dangereuse, entouree de muraille de glaces…
De retour a Klapeida le soir, la soeur de Rimante nous emmene dans un des ses bars favoris, un Jazz Club tres sympa dans une grande maison en bois. Il y a un orchestre qui joue dont on m’explique que le leader/trompettiste/chanteur est en fait le depute du coin! Un type tres sympa, un peu gros et avec un peche incroyable. Pendant la pause il va se ballader entre les tables et discute avec les jeunes de 18ans qui sont venus danser. Klaipeda est la capitale du Jazz en Lituanie et on sent que c’est vraiment dans le culture tous ages confondus. En tous cas, je me dis que cela doit etre sympa d’avoir un tel depute! Sachant qu’un oncle de Rimante est depute europeen (et a ete courtement premier ministre) et qu’un des ses tantes est depute, j’ai le sentiment d’un monde politique lituanien tres accessible.
Le lendemain (mercredi), retour sur Vilnius, puis rendez-vous au centre culturel francais avec l’attache culturel, afin de prendre des contacts pour Mostar Style, puis visite de Trakkai avec Rimante, Giedre et une de leurs amies. Trakkai est une ancienne capitale de la Lituanie avec une situation geographique incroyable: c’est une langue de terre entouree de deux immenses lacs (geles en l’occurrence).
Le soir nous retrouvons Gasparas dans une lounge tres sympa. Il a amene son ordinateur portable et il me fait decouvrir des groupes de musique qu’il aime bien (le tout en telechargeant depuis internet car le bar est equipe en WiFi).
Le lendemain (jeudi), apres une matinee tranquille pendant que les filles sont a l’universite, je me prepare a prendre mon train pour Moscou a 17h. Juste avant de prendre el billet, je demande quand meme a Rimante de verifier que le train ne passe pas par la Bielorussie. La Lituanie n’a pas de frontiere avec la Russie (sauf Kaliningrad bien sur), mais je pensais que les lignes passerait par la Lettonie afin d’eviter les visas supplementaire. Eh bien non! Le train passe toujours betement par sa route sovietique et donc j’etais sur de me faire refouler a la frontiere. Grosse panique. En exactement trois minutes, je decide de prendre un bus pour Riga, capitale de la Lettonie, puis de prendre de la un train pour Moscou (de toute les manieres j’ai perdu une journee, et l’alternative est de me faire 20h de bus depuis Vilnius le lendemain!). Je saute donc dans le dernier bus pour Riga et apres un trajet plutot sympathique (passe a discuter avec un gars travaillant sur des gros projets de l’Union Europeenne et du Conseil Nordique) je me retrouve dans la grande ville des pays baltes, peuplee a plus de 50% de russes. Mes amies lituaniennes, terrorisees a l’idee de me voir debarquer seul la bas, ont active leurs reseaux et j’ai un jeune gras, Pavel, qui vient me chercher a la gare de bus! Il m’aide a changer de l’argent puis m’emmenne dans une auberge de jeunesse super sympa et accueillante ou je passe la nuit non sans avoir vider une choppe avec mon ange gardien.
Le lendemain je me ballade toute la journee dans Riga qui a une mignonne vieille ville moyennageuse mais surtout une ville plus moderne constituee de batiments Art Nouveau ou dans le meme style que ceux de Prenzlauer Berg a Berlin.
Le soir je me cale enfin dans mon train pour Moscou pret a affronter les 18h de train en troisieme classe…
Je prefere vous raconter la Russie d’un seul bloc d’autant que je suis assez presse aujourd’hui. Sachez seulement que je suis bien arrive, que je suis a Suzdal, sous la neige et entoure de tas de somptueuses petites eglises russes. Ma lutte du jour est d’atteindre Rostov Veliki avant ce soir. Sur une carte ca a l’air simple, mais bon, en Russie, RIEN n’est simple.
Pour revenir au pays baltes, comme vous vous en doutez cela m’a beaucoup plus. Les gens sont tres accueillants et dynamiques. On sent des pays sur la pente ascendante, qui ont su se renouveler et depasser leur passe sovietique. Ils ont des tas d’idees et sont resolument tournes vers l’ouest, en particulier vers la Scandinavie. Leur relation a la Russie est plus difficile. En general il ne veulent pas trop y avoir a faire et j’ai entendu des (jeunes) gens faire le lapsus revelateur de dire Union Sovietique au lieu de Russie. Il faut etre conscient que pour ces pays, la periode ou ils ont fait parti de l’URSS etait une periode d’occupation etrangere. Mais bon difficle de completement ignorer un gros machin comme ca qu’on a juste dans le dos, surtout quand, comme en Lettonie, 30% de la population est russe! (seulement 9% en Lituanie).
Tout va bien et je vous embrasse tous tres fort!
A bientot,
Mathieu
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