Et de nouveau Geitaoui…
Il y a eu quelques nouveaux développements ici, et j’ai décidé de retourner auprès des filles à Geitaoui. Désolé pour les infos et décisions qui changent toutes les trois heurs, mais tout le monde vit à ce rythme ici…
Retour à mon appartement
Je suis actuellement au bureau. J’ai décidé hier soir de retourner à mon appartement. Après une semaine de camping chez mes amies, les inconvénients d’être à beaucoup dans l’appartement commençaient à dépasser les avantages.
Le gros inconvénient de mon appartement est que je serai plus exposé au bruit de l’artillerie de marine (qui s’est calmée ces derniers jours, certainement à cause des évacuations d’occidentaux en cours). Eh oui, c’est l’inconvénient d’avoir une magnifique vue sur la mer :)
En revanche cela réduira mes déplacements car je serai tout près du bureau où ma présence sera utile pour encadrer les quelques collègues qui refusent de s’éloigner trop de leurs familles.
Evidemment, j’ai pris cette décision car je jugeais les conditions de sécurité suffisantes. Si la situation devait changer brutalement j’ai plusieurs plans de repli: Getaoui bien sûr, mais aussi un hôtel loué par mon entreprise ou chez des collègues.
De l’héroïsme et de la bêtise en temps de guerre
J’écris depuis le bureau et j’ai donc de nouveau accès à Internet. Nous nous organisons activement actuellement afin de continuer notre activité qui est capitale pour l’entreprise et ne peut pas être arrêtée plus de quelques jours d’affilé.
L’entreprise a loué des locaux dans des quartiers sûrs de la ville qui sont plus proches des habitations de mes collègues et ceci afin de limiter les déplacements au maximum. En effet les israëliens commencent de plus en plus à tirer sur tout ce qui bouge (par exemple un camion à Byblos, dans le nord, en pleine zone chrétienne).
Evacuation à la fin de la semaine
Un ami qui était à l’embassade nous a communiqué l’information suivante: nous serons évacués à la fin de la semaine. Il va donc falloir s’armer de patience…
Au bureau ils ont commencé à organiser le travail dans ces conditions. C’est très compliqué et cela me confirme dans ma décision de partir: je ne ferai que compliquer encore plus les choses.
Au revoir depuis le bureau
La nuit a été relativement calme et le temps est de nouveau splendide. Ils ont quand même tiré quelques coups de canon le matin qui ont détruit une parttie du port et tué deux civils. Ils terminent aussi de raser la banlieue sud (au sens propre).
Actuellement ils se concentrent principalement sur d’autres régions (le sud bien sûr, mais aussi la Bekaa avec Zhalé et Baalbeck et maintenant le Chouf, la région druze pour attaquer les ponts même si ils n’ont rien à voir avec le Hezbollah).
J’ai donc rendu l’antenne Internet. Désormais je vais me préparer à l’évacuation avec au moins une de mes amies (les deux j’espère, quant à Caro la journaliste elle reste évidemment).
Il devrait donc il y avoir quelques jours de silence Internet jusqu’à ce que j’ai rejoint l’Europe. Je continuerai d’informer par téléphone mes parents, Hubert, Olivier, Bruno et bien sûr mon bureau.
Inquiétez vous pour le Liban et mes amis et collègues qui restent, pas pour moi.
S’il vous plaît, parlez en autour de vous, que les gens en Europe réalisent le drame écoeurant qui se joue ici avec une population qui a tant à créer et à apporter au monde et qui est coincée entre deux violences aveugles et absurdes.
Bientôt plus d’internet à la maison
Je vais bientôt aller me coucher. Nous attendons de voir comment va se passer la nuit prochaine.
Un reportage impressionant de Caro est passé ce soir sur M6 qu’elle a tourné dans la banlieue sud.
Je vais demain au bureau (pas de danger) pour une conférence call avec mes patrons et mes collègues. J’en profiterai pour rendre mon antenne Internet qui sera bien utile ici quand j’aurai quitté le Liban. Donc je ne vais probablement bientôt plus avoir Internet à la maison.
Ne vous inquiétez pas: à partir du moment où je ne pourrai plus mettre à jour le blog, cela voudra certainement dire que je suis sur le point d’être évacué…
Fausse alerte
La rumeur est restée une rumeur. Nous sommes rentrés dans l’appartement à Getaoui où nous sommes en sécurité.
A ce propos un mot sur les notions “sécurité” et “chrétien”: mon appartement (que j’ai quitté depuis trois jours) est à Ain Mreisseh un quartier mélangé mais surtout musulman chiite. Et c’était un déchirement de le quitter car je m’y sentais tellement bien.
Avec mes compagnons notre priorité est notre sécurité physique. Durant la guerre civile, les Israëliens étaient alliés avec certains groupes chrétiens dont il se trouve que le quartier où je me trouve est une place forte. Il est donc impossible que ce quartier soit visé par les bombardements. D’où notre décision d’y résider.
Nous sommes donc maintenant à l’appartement avec Jo, un pote français qui nous a rejoint. Petit apéro et préparation du repas en profitant de l’accalmie.
Mesure de sécurité
Des rumeurs courent actuellement comme quoi Israël va intensifier son offensive et notamment envahir le sud du Liban.
Par mesure de sécurité nous sommes actuellement tous réunis à Jemayzeh, autre quartier chrétien, chez Fred le patron de Caroline, qui est un journaliste expérimenté, très bien informé et avec beaucoup de contacts.
Nous observons l’évolution de la situation et allons peut-être nous replier avec lui sur les montagnes.
Ne vous inquiétez donc pas si je ne donne pas de nouvelles pendant quelques temps.
Messe sur fond de grosse caisse
Avec Kathleen nous sommes allés nous recueillir une heure dans une église arménienne du quartier. Cérémonie magnifique, comme souvent les messes orthodoxes, avec encens, dorures et choeur de jeunes femmes.
Les bombardements ont repris pendant la messe. Encore des canons de marine dont le souffle fait trembler la ville entière. On en vient presque à regretter quand les bombardements étaient uniquement aériens. Ceux-là on ne les remarque même plus.
Je m’interroge sur cette utilisation massive de l’artillerie de marine. Peut-être qu’ils sont content de pouvoir enfin utiliser leurs navires de guerre? Ou bien ils veulent user psychologiquement tous les beyrouthins sans non plus s’attaquer directement à eux.
En tous cas, c’est surtout le sud du pays qui se prend un véritable déluge de feu. N’oubliez pas cela si vous voyez des images à la télévision. A part la banlieue sud (un champ de ruine, selon Caro qui y est passé) et le front de mer, Beyrouth n’est pas abîmée.
Après la messe nous sommes allez faire des courses de bonne bouffe. Galettes traditionnelles au thym et au fromage (”manouchés”) pour le petit déjeuner et de magnifique bifteak pour le déjeuner que nous allons bientôt commencer à préparer en douceur.
Un dimanche bien traditionnel en somme.
Réveille dans la grisaille
Le début de la nuit a été assez violent, mais nous avons pu dormir à peu près convenablement entre 2h et 8h du matin.
Le ciel est très couvert, un des premiers temps gris depuis mon arrivée au Liban comme si le ciel pleurait sur Beyrouth…
Mathieu homme de maison
Nous allons maintenant tous nous coucher afin de profiter quelques heures de répit. Nous attendons de voir si les bombardements reprendront au milieu de la nuit ou bien si elle sera calme comme la nuit dernière.
Je suis allé chercher dans mon super appartment les affaires que je vais emporter quand j’évacuerai. Dur moment après les quelques semaines de pur bonheur que j’y ai passé.
Sinon de retour à Getaoui, je m’occupe et me change les idées en m’assurant que l’appartement reste propre et avec tout ce qui est nécessaire. Nous sommes entre 5 et 6 à y vivre, il fait chaud et cela peut donc dégénérer très vite. Donc je nettoie, cure, récure et fait des massages à mes amies. Un vrai petit homme d’intérieur!
Comme je vous le disais je vais certainement évacuer. Cependant cela ne sera certainement pas avant plusieurs jours. Je serai certainement parmi les derniers français à évacuer (homme célibataire sans enfant en bonne santé de 27 ans…). Ne vous inquiétez donc pas.
Autre chose, il est possible (mais peu probable) que je perde la connection Internet. Ne vous inquiétez donc pas si je cesse de mettre à jour régulièrement le blog. Mes parent sseront toujours au courant et sinon j’informerai en priorité Bruno, Hubert et Olivier (je vous aime tous mais ceux-là sont assez “centraux”).
Bon, entretemps les bombardements ont repris (dommage pour le petit somme). Les israéliens utilisent de plus en plus de canons de marine qui sont infiniment plus bruyants pour nous que les bombardements aériens directement sur la banlieue sud.
Reprise des bombardements
Les bombardements ont reprise cette après-midi. Je suis toujours en sécurité et pour être francs nous sommes déjà habitués au bruit des bombes. Nous ne nous interrompons même plus quand il y en a…
Apparemment la marine israélienne est en train de détruire les ports du Liban. Je ne sais pas dans quelle mesure cela va perturber l’évacuation. De toutes façons, il est improbable que j’évacue avant quelques jours.
Je suis passé sur RFI tout à l’heure grâce à Caro. Je suis vraiment heureux d’avoir pu exprimer ma déception et mon dégoût devant tout ce travail et tous ces espoirs réduits en cendres.
La décision de partir est très difficile à vivre. C’est clairement les moments les plus durs depuis le début des événements. Je suis repassé chercher mes affaires à mon appartement et dire au revoir aux gens de mon quartier.
Matin radieux
La nuit s’est très bien passée. Il n’ y a quasiment rien eu. Nous sommes tous assez surpris et nous attendons de voir ce qui va se passer.
Je pars vers une course toute la matinée en ville.
Quelle bonheur de se faire une vraie nuite et de se faire réveiller par le jour et non par des bombes!
Début de la deuxième nuit de bombardements
Nous sommes tous à l’appartement de Getaoui. Tout le monde va bien même si la fatigue de la nuit dernière se fait sentir.
Nous nous sentons en sécurité car les israéliens ne bombarderons jamais cette zone.
En revanche le Hezbollah a continué à les provoquer donc nous attendons une nuit difficile en terme de bruit. Nous allons donc tous nous coucher histoire d’accumuler un peu de sommeil.
J’essaierai de donner plus de détails sur la journée plus tard.
Caro est passé à la télé (bfm) pour le premier direct de sa carrière de journaliste. Cela s’est très bien passé!
Bombardements israéliens sur Beyrouth
Trois semaines que je me préparais à écrire un long et bel article pour décrire à quel point je suis bien au Liban. Super appart, boulot passionant, collègues adorables et un bon groupe de potes français avec qui je me suis déjà bien balladé pour des super weekends.
Mais bon, comme on peut le voir dans les médias il y a quelques problèmes au Liban.
De Sarajevo à Beyrouth
J’attendais d’être a Beyrouth, où je passe actuellement une dizaine de jours, avant d’écrire sur Sarajevo. Je me suis dit que cela serait plus intéressant de partager mes impressions depuis ici. C’est une ville passionnante et changeante. J’y étais déjà venu il y a huit ans, et si j’en retrouve l’atmosphère et les odeurs, je suis ébahi par les transformations qu’elle a subies.
On m’avait demandé d’écrire sur Sarajevo, et bien je me permets de présenter un parallèle entre ces deux villes, étonnamment si proche, à deux bouts de l’ex-empire ottoman.
Tout d’abord, la géographie. Le centre ville de chacune est certes plat, mais des que l’on s’en éloigne les contreforts des montagnes qui les entourent t’entraînent dans des petites rues escarpées, à la logique douteuse. Il semble incroyable pour celui qui connaît Paris, Berlin, Londres que des capitales puissent naître ainsi a flanc de falaises. (la suite…)
Au coeur d’un continent (Hongrie/BiH)
J’arrive donc, épuisé, à Budapest le 18 février au matin. Anna, une amie d’Olivier avec qui j’ai échangé quelques mails, a la gentillesse de venir me chercher en voiture. Elle m’a également arrangé un rendez-vous dans l’après-midi avec la programmatrice d’un centre culturel qui intéresse Mostar Style.
Nous prenons un café, déposons mes affaires chez elle, déjeunons tardivement avec son ami Levante. En chemin, nous rencontrons un accordéoniste arménien qu’elle connaît et qui parle français. Nous parlons du Caucase, de la Géorgie, de la Russie. Il me demande quand est-ce que Mostar Style va organiser des concerts en Arménie…
Levante, l’ami de Anna, est très sympathique et il parle également très bien français. Anna doit partir et nous passons donc naturellement de l’anglais au français. Il m’indique ou se trouve mon rendez-vous et me propose de le retrouver pour passer la soirée avec lui. (la suite…)
Le probleme russe (Russie)
J’ai donc quitte Riga en Lettonie par le train de nuit pour Moscou. J’etais dans un wagon de troisieme classe, les fameux platzkat issues de l’epoque sovietique dans lequels les compartiments ne sont pas fermes, et que j’avais pas mal pratique au Kazakhstan et en Ouzbekistan il y a quelques annees. Comme vous pouvez l’imaginer, l’ambiance est assez folklorique, au sens propre du terme, avec des familles entieres, des petits vieux et des voyageurs solitaires qui pour une nuit forme une communaute improbable.
Des l’arrivee dans le train on nous fournit une masse de paperasserie a remplir pour le passage de la frontiere, notamment un papier important que l’on doit rendre a la sortie du territoire et sur lequel divers tampons et formalites d’enregistrement vont s’accumuler tout au long du voyage en Russie. Ce papier est uniquement en russe (si tu ne parles pas suffisamment russe tu n’as qu’a pas venir chez nous…) et je commence a sympathiser avec les gens autour de moi alors qu’ils m’aident a le remplir. (la suite…)
Petits mais costauds (Pays Baltes)
Je suis donc parti samedi 4 fevrier au matin, tres tres tot. Apres une attente interminable a Roissy, mon avion part en retard pour Copenhague par ou je dois transiter. Nous atterrissons finalement quelques minutes avant le depart de mon avion pour Vilnius. Je dois donc courir comme un fou dans tout l’aeroport de Copenhague avant de finalement pourvoir monter dans un petit avion a helice qui survole la mer Baltique jusqu’a la Lituanie.
Arrive a l’aeroport de Vilnius, mon amie Rimante est venue gentiment me chercher. Seul petit probleme: mon gros sac a dos a ete perdu pendant le transit a Copenhague… Sachant qu’il contient tous mes vetements chauds (plus deux trois bricoles), qu’il fait -15 et qu’il me reste donc encore trois semaines a tenir avec un calecon et un T-shirt. Bon, les gars de l’aeroport n’ont pas l’air plus inquiets que ca: “Bah, il va arriver par l’avion de l’apres-midi.” Je me dis que j’aurai tout le temps de paniquer plus tard et je pars donc me ballader dans le centre ville avec Rimante (un peu soucieux quand meme). (la suite…)